Le terme vocation, issu du latin vocatio, signifie littéralement « appel ». Dans son acception la plus profonde, il désigne un élan intérieur, souvent irrésistible, qui pousse une personne à s’engager dans une voie de vie orientée vers un idéal supérieur. Selon le Catéchisme de l’Église catholique (n°1), « l’homme est créé par Dieu et pour Dieu. Il reçoit donc dès l’origine un appel à être en communion avec son Créateur, d’où la vocation universelle à la sainteté (Mt 5,48) ». Dans la perspective chrétienne, la vocation se comprend donc comme une réponse libre, aimante et fidèle à l’initiative divine. Elle peut s’incarner dans le mariage, le ministère presbytéral, la vie consacrée, ou encore dans un engagement laïc profondément enraciné dans la foi. Chaque vocation est ainsi un service à Dieu et à l’humanité, selon les dons reçus.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la vocation singulière des Frères des Écoles chrétiennes, fondés par Saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719). Celui-ci, sensible à la détresse éducative des enfants pauvres de son époque, répond à l’appel de Dieu en consacrant sa vie à la formation chrétienne et humaine de la jeunesse. Il fonde une communauté de laïcs consacrés, les Frères, qui ne sont ni prêtres ni moines, mais éducateurs religieux vivant en communauté et animés par un esprit de foi et de zèle.
Frères des Ecoles Chrétiennes
Frères Lasalliens
Brothers of Christian Schools
Frater Christianarum Scholarum
La vocation Lasallienne se caractérise donc par un double ancrage: la consécration à Dieu à travers les voeux religieux (pauvreté, chasteté, obéissance) et l’engagement éducatif auprès des jeunes, en particulier des plus défavorisés. Pour La Salle, l’école ne se limite pas à transmettre des savoirs : elle est un lieu de salut, où l’on éduque « l’homme tout entier » dans toutes ses dimensions : intellectuelle, humaine, morale et spirituelle. Dans sa Méthode d’oraison et ses Règles communes, La Salle insiste sur le fait que l’éducation de « ministère » à l’instar du sacerdoce, car elle façonne les coeurs autant que les esprits. La mission des Frères s’inscrit dans cet héritage : « enseigner gratuitement les enfants les plus démunis ».
Le parcours vocationnel des Frères s’inscrit dans un processus graduel, balisé par des étapes de discernement et de formation. Après un ou deux ans de recherche et d’initiation (selon les Disctricts), le postulant entre au Noviciat, lieu de maturation spirituelle et de découverte profonde de la vie communautaire et de la mission éducative. La Profession des Voeux Temporaires marque l'entrée dans la vie religieuse, souvent accompagnée d’une formation universitaire ou pastorale au Scolasticat. Enfin, la profession perpétuelle scelle l'engagement définitif du Frère, dans un don total et joyeux de sa vie à Dieu et aux jeunes.
Tout au long de sa vie, le Frère bénéficie d’une formation continue, à la fois spirituelle, communautaire et professionnelle,afin de répondre aux défis éducatifs contemporains avec compétence, foi et humanité.
Dans le contexte actuel, marqué par l’individualisme, les fractures sociales et une quête confuse de sens, la vocation des Frères garde une pertinence profonde. Présents dans plus de 80 pays sur les cinq continents, les Frères des Ecoles Chrétiennes poursuivent leur oeuvre dans des écoles, centres de formation, oeuvres sociales, projets éducatifs innovants… Partout, ils travaillent à faire de l’éducation un instrument de transformation sociale, un levier de justice, de réconciliation et de fraternité.
À travers leur vie communautaire, leur engagement éducatif, leur attention aux plus pauvres et leur fidélité à l’Évangile, les Frères répondent à l’appel de Dieu de manière créative et audacieuse. Ils rappellent à notre monde que toute vocation authentique est un chemin de don de soi, de fraternité et de service, au coeur même des réalités humaines.
Vive Jésus dans nos coeurs. A Jamais !
15 Août 2025
Un Frère des Ecoles Chrétiennes, dans la communauté la plus proche de ton domicile, est prêt à t’écouter. N’hésite pas à nous contacter en toute simplicité.